Sylviane Merchez, itinéraire d’une enfant sans vanité

Le dessin aura été son premier langage mais il s’est révélé bien plus que cela.  Il lui a appris à passer du deuil à la résilience et comment, une fois cette ligne de démarcation définie, on peut la franchir et la refranchir à l’envi, jusqu’à en faire un art.

Depuis, Sylviane Merchez n’a cessé d’évoluer en toute liberté.  Enquillant les diplômes – archéologie, égyptologie, Institut Van Der Kelen – et les formations techniques, elle a accumulé les sédiments d’un imaginaire toujours renouvelé, dans lequel elle n’a jamais fini de fouiller.  Pour mieux en révéler les aspects les plus troublants, les plus profondément humains aussi.  Elle est par ailleurs la maman comblée de quatre garçons extraordinaires et bourrés d’humour – Virgile, Orphée, Gulliver et Faust – qui l’inspirent et la font grandir au quotidien.

Ses chemins, comme ses moyens de les explorer, sont nombreux mais son alliée la plus précieuse reste la main.  C’est par elle qu’elle définit des espaces et leurs frontières, invisibles autant qu’incontournables, et interroge sur la façon dont nous interagissons avec elles.  

Son besoin de liberté, Sylviane Merchez le pousse jusqu’à substituer son identité à une autre.  Sous le nom de Mnestra, elle travaille les matières brutes et dialogue avec la Nature à la faveur du processus des géopolymères. Elle ose de multiples formes d’expression en prenant plaisir à marier les savoir-faire et n’hésite pas à tenter des incursions du côté de la déco ou de la création de mobilier.  Puisque seules les limites que l’on se donne ont le pouvoir d’empêcher la vie et l’art de nous surprendre, encore et encore.

Francesca Caseri